Les eaux courantes naturelles contiennent des composés minéraux
qui ont pour origine les échanges qui se produisent :
- entre l'eau et l'atmosphère - gaz dissous : oxygène, azote et gaz
carbonique;
- entre l'eau et le sol - sels dissous : hydrogénocarbonate
(bicarbonate) de calcium principalement, magnésium, sodium, fer,
chlorures, sulfates, nitrates, silicates,... et des matières en
suspension qui proviennent des effets de l'érosion, des débris
d'origine végétale et des activités humaines.
Les matières organiques naturellement présentes dans les eaux (et
les sols) sont formées par un mélange complexe de produits végétaux
et animaux à des stades de décomposition variés. A partir de ce
mélange, les micro-organismes élaborent des substances minérales et
des substances complexes telles que les matières humiques qui
demeurent stables pendant de longues périodes dans les systèmes
aquatiques.
La pollution est une altération du milieu naturel par des apports
extérieurs, susceptibles de nuire à la qualité de l'eau et à la vie
aquatique. Elle peut être localisée (exemple : déversement d'un
égout) ou diffuse 'exemple : eaux de ruissellement de bassin versant
agricole).
Une pollution peut être aiguë, chronique ou différée.
- Pollution aiguë (ou accidentelle) : se caractérise par sa
soudaineté et occasionne souvent des dégâts spectaculaires(mortalité
massive de poissons par exemple)
Les pollutions dites "volontaires" sont très fréquentes : actes de
malveillance, vidanges de citernes, déversements délibérés de toutes
sortes de produits aussi bien par les professionnels que par les
particuliers (industriels, agriculteurs, collectivités,
artisans,...)
Après viennent les pollutions dites "involontaires" : ruptures de
canalisations, fausses manoeuvres, pannes de station d'épuration,
fuites de cuves, travaux, accidents intervenant pendant le
transport.
- Pollution chronique : la pollution provient d'un
déversement plus ou moins permanent entraînant une modification
progressive du milieu : changement d'aspect de l'eau, envasement du
fond de la rivière, dégradation de la faune et de la flore,
dépeuplement.
Ce type de pollution peut prendre un caractère aigu dans certaines
conditions (débit d'étiage, orage,...) occasionnant une raréfaction
de l'oxygène dissous, ou l'atteinte de concentrations toxiques.
- Pollution différée : résulte de l'accumulation dans les
sédiments ou dans les végétaux qui peuvent les utiliser, de
certaines substances toxiques ou indésirables qui, de ce fait, ne
suivent pas le fil de l'eau.
Dans certaines conditions, cette pollution potentielle peut
apparaître dans le milieu :
- soit par relargage ou remise en suspension (dans le cas des
sédiments)
- soit par libération, lors d'une mortalité massive des végétaux, de
ces produits accumulés
- soit lors de conditions météorologiques particulières (cas de la "malaïgue"
sur les étangs littoraux)
Les principales sources de pollution proviennent de :
- l'industrie
- des collectivités : égouts, stations d'épuration
- l'agriculture : engrais, traitements par substances
phytosanitaires, effluents d'élevage
Selon les produits polluants rejetés, on peut distinguer trois
principaux types de pollution :
- la pollution mécanique,
- la pollution organique,
la pollution par substances toxiques
On rencontre également d'autres types de pollution comme, par
exemple, les pollution thermiques, minérales,...
Les principaux secteurs d'activité industrielle sont souvent
responsables d'une pollution mixte.
Alors que les sources ponctuelles de pollution sont généralement
repérables et leurs impacts directement évalués, les sources
diffuses de pollution ainsi que leurs voies de transfert vers le
milieu aquatique sont dispersées dans l'environnement. Ces dernières
se manifestent en premier lieu par temps de pluie, du fait de
l'infiltration, du ruissellement et de l'érosion. Le ruissellement
urbain et routier, les régions d'extraction minière et les activités
agricoles sont des exemples de pollutions des eaux d'origine
diffuse. Les principaux polluants agricoles sont les nitrates, les
phosphates d'origine organique ou minérale; les produits
phytosanitaires et les matières en suspension.
La difficulté que l'on rencontre à mesurer voire réduire la
pollution par les produits phytosanitaires utilisés en agriculture
vient :
- du fait que le suivi est irréalisable à la source et doit être
réalisé dans les milieux récepteurs (cours d'eau,...)
- du fait de son caractère souvent intermittent dépendant des
données météorologiques
- de la méconnaissance des voies de transfert préférentielles
empruntées par les produits phytosanitaires de la parcelle vers la
rivière
- de la grande diversité des produits phytosanitaires utilisés
- de la grande variabilité de comportement des différents produits
phytosanitaires utilisés (solubilité dans l'eau, rémanence,
toxicité, ...)
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