L'impact du rejet sur le milieu
récepteur est souvent lié au type de station et à son fonctionnement
Appréhender le fonctionnement d'une
station dépuration par l'intermédiaire d'un simple prélèvement
ponctuel à la sortie n'est pas aisé, ni même recommandable. Il
conviendra en premier lieu d'examiner les résultats des bilans de
fonctionnement effectués réglementairement en auto-contrôle et, le
cas échéant, de réaliser de nouveaux tests selon la procédure
suivante.
Diagnostic et procédure simplifiée
On améliore sensiblement le diagnostic en effectuant par exemple
: 5 prélèvements à une demi-heure d'intervalle pendant deux heures,
sur lesquels on peut effectuer les test du pH et de sels ammoniacaux
avant d'envoyer un échantillon au laboratoire.
En eaux usées domestiques, on peut
présenter trois cas assez significatifs de mauvaise qualité de
l'effluent de sortie, témoignant d'un traitement insuffisant et d'un
fonctionnement défectueux de l'unité de traitement.
Lorsqu'un effluent domestique est
correctement traité, il est en effet généralement clair, inodore et
de pH proche de 7, sauf dans le cas d'une simple décantation (niveau
D1 de la circulaire du 17 février 1997).
Quelques exemples schématiques :
PREMIER CAS
L'eau est trouble, de couleur
grisâtre, présentant une odeur d'égout, pH < 6, sels ammoniacaux >
50 mg/l (formation d'un précipité dense et abondant avec le réactif
de Nessler)
-
Filière physico-chimique :
Sels ammoniacaux peu significatifs
la couleur et l'odeur de l'effluent témoignent par contre d'un
traitement déficient, les problèmes sont vraisemblablement à
rechercher au niveau de l'ajout des réactifs : mauvais réglages,
panne d'équipements (pompes doseuses notamment). Le pH faible
révélera un manque de chaux si ce réactif est prévu dans le
traitement de l'eau ou d'un surdosage en chlorure ferrique par
exemple.
-
Filières biologiques :
défaut de conception ou de dimensionnement, surcharge momentanée ou
chronique (toutes filières)
panne de l'aérateur (boues activées)
rupture de l'entraînement des disques
blocage ou colmatage du répartiteur du lit bactérien.
DEUXIEME CAS
L'eau est chargée de fines
particules de couleur marron clair, sans odeur apparente (pH environ
7, sels ammoniacaux < 10 mg/l). Dans le flacon, on observe nettement
une décantation des particules; le phénomène se produit de
préférence l'après-midi (suite aux pointes de débit du matin et du
midi).
-
Filière physico-chimique
sels ammoniacaux non significatifs. pH peut être légèrement
inférieure à 7, si absence de chaux dans le traitement. On peut
alors soupçonner un engorgement du décanteur pouvant avoir diverses
origines (panne de recirculation, du traitement des boues,...)
Surcharge hydraulique régulière ou non.
-
Filières biologiques
Boues activées uniquement
également surcharge hydraulique ou sous dimensionnement du décanteur
développement de bactéries filamenteuses qui réduisent la
décantabilité des boues
A l'inverse d'une décantation, on peut aussi avoir des flocs
bactériens remontant à la surface sous l'effet de microbulles de gaz
azote résultant d'une dénitrification dans le clarificateur. Il
convient alors d'aptimiser les réglages (d'aération notamment) pour
que ce processus se déroule plus en amont dans la filière de
traitement (bassin d'aération, zone d'anoxie) sans nuire à la
qualité du rejet notamment vis-à-vis de l'azote global (NGL)
TROISIEME CAS
L'eau est claire, à peine trouble,
elle présente une légère odeur d'égout, le pH est proche de la
neutralité, les sels ammoniacaux sont abondants (30 à 35 mg/l), une
fine mousse blanche se développe au voisinage du point de rejet.
-
Filière physico-chimique
Ce constat est normal pour ce type de traitement, les rendements
épuratoires sur l'azote et les détergents sont peu élevés (15 à 20 %
sur l'azote et 15 % sur les détergents)
la présence de détergents non dégradés dans l'effluent épuré
provoque le développement d'une mousse blanche, légère, lorsque le
liquide est brassé et aéré ( au niveau de la chute, au point de
rejet dans le milieu récepteur par exemple).
-
filières biologiques
Lit bactérien, disques biologiques, boues activées en aération
prolongée : cette situation est tout à fait anormale; elle témoigne
d'un traitement insuffisant qui est généralement dû à une surcharge
chronique. On peut également noter dans ce cas un pH inférieur à la
neutralité (6 à 6,5)