Analyse complémentaire


 

ANALYSE COMPLEMENTAIRE

A) Le terme "substances quelconques" doit être pris au sens large. Des pollutions physiques (extraction, lavage de matériaux), des opérations de vidange ou des rejets thermiques peuvent constituer une infraction à l'article L.432-2 car, même si ces substances elles-mêmes ne sont pas toxiques, elles sont susceptibles de porter atteinte à la nutrition du poisson, sa reproduction ou sa valeur alimentaire.

Exemple : Des poissons malades d'un virus, en provenance d'une pisciculture, peuvent être assimilés, juridiquement parlant, à des "substances quelconques" car le pisciculteur doit rendre à la rivière l'eau aussi propre qu'il l'a prise. (Jurisprudence Cour d'Appel de Nancy, 1er octobre 1975).

B) Pour les infractions mentionnées à l'article L.432-2 du code de l'environnement qui concernent les entreprises relevant du livre V du code de l'environnement relatif aux installations classées pour la protection de l'environnement, le deuxième alinéa de l'article L.437-14 prévoit que l'avis de l'inspecteur des installations classées doit être demandé avant toute transaction, sur les conditions dans lesquelles l'auteur de l'infraction a appliqué les dispositions précitées.

Une entreprise peut respecter strictement les normes de rejet imposées par la législation relatives aux installations classées tout en déversant des substances nuisibles pour le poisson. Dans ce cas, l'article L.432-2 du code de l'environnement est applicable et il est recommandé de demander à l'inspecteur des installations classées d'envisager des prescriptions complémentaires pour éviter le renouvellement de tels faits.

C) Même si aucune mortalité de poissons n'a été constatée, les déversements peuvent provoquer des effets insidieux pour le milieu aquatique et les peuplements piscicoles (par ex : destruction ou modification de la faune et flore aquatique, atteintes à l'habitat piscicole, altération du goût du poisson)

D) On peut verbaliser autre des articles L.216-6 et L.432-2 du code de l'environnement, même si l'écoulement est indirect (résurgences en terrain karstique, infiltration, par exemple)

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Daniel Pellerin © 2003