Prélèvement d'eaux


 

Les lieux de prélèvement sont choisis en fonction de la localisation du flot polluant, de l'étendue de la pollution à partir du constat de terrain (mortalité piscicole, effets sur la faune et la flore, aspect et odeur du cours d'eau) et des tests préliminaires.

Les techniques de prélèvement manuel pourront être différentes selon le type de rejet.

Le matériel le plus simple pour prélever des échantillons d'eau est le flacon à large col.

Pour tenir compte des contraintes de site, le prélèvement d'eau peut être réalisé au moyen d'un seau et d'une corde (à partir d'un pont par exemple). Dans ce cas, l'agent préleveur évitera de remettre en suspension les dépôts (ne pas mettre en contact le seau et les sédiments).

Dans le cas d'eaux stratifiées (effet de la température, densités différentes rejet-milieu récepteur) et dans le but de pouvoir prélever dans la masse d'eau polluée, la technique de prélèvement nécessite un dispositif particulier constitué d'un cylindre ouvert aux 2 extrémités. A la profondeur voulue, le cylindre est fermé aux 2 extrémités avant d'être remonté.

1.1 - Cas général

Les prélèvements seront effectués :

1°) Dans la rivière, en amont du rejet, en un point non influencé par ce dernier. Dans le cas d'un cours d'eau, ce point peut être fixé à 50 m environ du point de déversement. Le prélèvement en amont du rejet permettra de comparer la qualité des eaux entre l'amont du déversement suspecté et l'aval.

2°) En un point dans la zone des nuisances où se produit le mélange. Pour un cours d'eau, ce point est situé à l'aval immédiat du déversement, le prélèvement é"tant effectué dans une veine d'eau contaminée par l'effluent.

Dans le but de faciliter les recherches des polluants par le laboratoire et de guider l'interprétation des résultats obtenus dans la zone de mélange, il sera indispensable de disposer d'un prélèvement de l'effluent pur avant mélange.

3°) Dans la rivière, à l'aval du point de déversement, dès qu'est réalisé le mélange de l'effluent et de l'eau de la rivière, c'est-à-dire à une distance comprise le plus souvent entre 3 m et 50 m du point de déversement.

4°) Dans la rivière, encore plus en aval, en autant de points qu'il apparaîtra nécessaire.

Les prélèvements pourront être effectués dans le courant ou hors du courant, là où une moindre vitesse d'écoulement peut laisser subsister les traces d'une pollution résiduelle. Une attention toute particulière devra être portée dans le cas d'eaux susceptibles d'être stratifiées.

1.2 - Cas de rejets de station d'épuration

La procédure selon le cas général reste inchangée.

Toutefois, pour essayer de reconnaître un mauvais fonctionnement de station d'épuration :
- il est souhaitable de disposer d'un échantillon "moyen" de l'effluent pur avant mélange, sur une durée de 2 heures minimum (intervalle de prélèvement : 1/2 heure)
- il est utile d'observer les abords immédiats du point de rejet dans le cours d'eau. En cas de présence, en surface, de flottants (mousses épaisses de couleur marron), ou au fond, de dépôts floconneux brun-marron, des échantillons de ces flottants et dépôts floconneux pourront être effectués pour un examen microscopique au laboratoire.

Les prélèvements seront effectués de préférence en charge maximale.

1.3 - Cas de rejet partiellement ou non miscibles

a) substances flottantes (mousses, écumes, graisses, hydrocarbures)
On se rappellera que ce sont de simples prélèvements d'identification. La méthode préconisée sera l'écumage.

Lorsque la pollution des eaux visées à l'article L.232-2 du Code Rural est due à des hydrocarbures nettement déterminés, il n'est pas nécessaire de procéder à des prélèvements pour analyse (cf. instruction du M.A.T.E. du 02/08/1996)

b) Substances denses
Pour certaines pollutions, il peut être utile d'effectuer des prélèvements d'eaux au voisinage du fond (effluents de densité élevée) ainsi que des prélèvements de sédiments (voir prélèvement de sédiments)

1.4 - Prélèvements pour analyses spécifiques

- Prélèvement pour l'analyse des composés organo halogénés volatils
Les composés organo halogénés volatils sont des solvants chlorés ou bromés tels que tétrachlorure de carbone, chloroforme, chlorométhanes, chloroéthanes, chloroéthylènes, chlorobromoéthane. Ils sont largement utilisés dans des produits d'usage courant. Leur présence dans le milieu aquatique est due notamment à des rejets d'industries chimiques.

Ce type de prélèvement est à réaliser dans des flacons spéciaux équipés de bouchons pénicilline fournis par le laboratoire d'analyses.

Selon les recommandations de la norme AFNOR T 90.125 [8], prélever au moins 2 échantillons par point. Au moment du prélèvement, rincer le flacon avec l'eau à analyser. Ne pas remplir le flacon complètement (environ au 2/3). Boucher le flacon et sertir la capsule métallique avec une pince spéciale.


        Flacon            Bouchon caoutchouc       Capsule métallique         Pince à sertir

- Prélèvement pour l'analyse des cyanures
En cas de présence de cyanures (test positif, cf chapitre 4), l'échantillon est prélevé dans un flacon de 100 ml dans lequel sont introduites 2 pastilles de soude.

- Prélèvement pour l'analyse du chlore
En cas de présence de chlore (test positif, cf. chapitre 4), l'échantillon est prélevé dans un flacon de 100 ml dans lequel sont introduits 2 ml d'iodure de potassium à 500 g/l.

1.5 - Remarque générales sur les prélèvements

- Lors du prélèvement éviter de remettre en suspension des dépôts ou d'introduire du sédiment.
- S'assurer de la propreté du flacon destiné à recevoir l'échantillon. Le rincer plusieurs fois au préalable avec l'eau à analyser.
- Vérifier que l'échantillon prélevé pour l'analyse est représentatif des caractéristiques de la pollution du milieu (aspect, odeur, validité si nécessaire par les tests).

 

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Daniel Pellerin © 2003